On appelle troubles musculosquelettiques (TMS), des troubles qui se manifestent de manière progressive et qui peuvent entraîner la perte de fonction d’un système musculosquelettique.
Lorsque les troubles musculosquelettiques se manifestent, ils peuvent provoquer des douleurs mais également des gênes dans les mouvements.
Si vous ne prenez aucune mesure de prévention, alors ces troubles pourraient entraîner sur le long terme des incapacités au travail mais également dans la vie quotidienne.
Il faut également savoir que les TMS sont des risques dont les effets sont différés. Cela peut se traduire par des douleurs, des maladresses, des raideurs ou bien encore de la perte de force musculaire lors de mouvements.
Comment reconnaître les troubles musculosquelettiques ?
Pour donner une définition précise des troubles musculosquelettiques, c’est une pathologie qui regroupe un ensemble de maladies qui sont localisées autour des articulations (les poignets, les coudes, les épaules, le rachis ou bien encore les genoux).
Ces troubles vont affecter principalement les muscles, les tendons, les nerfs, les boules séreuses, les vaisseaux sanguins mais aussi les articulations, les ligaments qui sont à la périphérie des articulations des membres supérieurs et inférieurs mais également de la colonne vertébrale.
Les pathologies les plus fréquentes
Toutes les parties du corps que nous avons énoncées précédemment peuvent subir des troubles musculosquelettiques. Les symptômes vont se traduire par des douleurs, des lourdeurs, des raideurs qui apparaissent de manière progressive et qui peuvent être classées en trois niveaux différents :
Les plaintes vont apparaître pendant une activité et vont disparaître au repos.
Les plaintes apparaissent rapidement lors des activités et mettent plus de temps à disparaître au repos.
Les plaintes sont chroniques, et restent pendant les activités mais également pendant le repos.
Les troubles musculosquelettiques les plus répandus touchent notamment les membres supérieurs. Nous pouvons en citer quelques uns :
- L’épaule : syndrome de la coiffe des rotateurs, tendinite du sus épineux…
- Le coude : l’épicondylite et l’épitrochléite;
- Les poignets : syndrômes canalaires : carpien et guyon;
- La main : des tendinites…
Bien que ce soient les membres supérieurs les plus touchés par les troubles musculosquelettiques, les membres inférieurs peuvent également être affectés.
Cela arrivera principalement si vous travaillez à genoux ou accroupi et cela peut se traduire par un épanchement de liquide synovial des bourses séreuses autour des articulations.
Si vous effectuez des tâches nécessitant des répétitions de flexions et d’extensions de la cheville, alors vous vous risquez à être touché au niveau du talon d’Achille.
Nous pouvons également noter des affections neurovasculaires telles que le syndrôme de Raynaud, ou encore le syndrome du marteau hypothénar. Mais également des affections musculaires, et également discales telles que les lombalgies, ou encore le syndrôme tensionnel de la nuque.
Les symptômes physiques des troubles musculosquelettiques apparaissent lorsque le travailleur atteint et dépasse ses capacités fonctionnelles et ne bénéficie pas d’une récupération suffisante et adéquate. De fait, les tissus mous au niveau des articulations sont trop sollicités, et s’abîment.
Les facteurs de risques des troubles musculosquelettiques
Il faut savoir que les troubles musculosquelettiques sont liés aux conditions de travail. Mais il faut tout de même tenir compte des caractéristiques individuelles de chacun telles que l’âge, l’état de santé ou encore le passif de la personne.
Il existe plusieurs facteurs de risques favorisant l’apparition de troubles musculosquelettiques, nous pouvons noter les facteurs biomécaniques, les facteurs environnementaux, les facteurs organisationnels et enfin les facteurs psychosociaux.
Composés de quatre paramètres, la posture, la répétition, la force ainsi que la durée d’activité peuvent amener à des troubles musculosquelettiques à cause de la détérioration progressive des tissus dû à la compression ou l’étirement.
Les facteurs cités dans le point précédent peuvent être aggravés par les facteurs environnementaux qui vont être les suivants: le contact du corps avec des objets extérieurs, des chocs, des vibrations, le froid ou encore la qualité de l’éclairage.
Des conditions de travail mauvaises combinées à des problèmes d’organisation et d’environnement de travail peuvent aussi jouer un rôle sur l’apparition des TMS.
La façon de percevoir le travail par les employés et la reconnaissance de la hiérarchie face au travail n’est pas sans conséquences.
Les conséquences de troubles musculosquelettiques
Les troubles affectent la santé et le bon fonctionnement de la personne; au travail mais également dans la vie privée.
L’entreprise aussi en subit les conséquences.
En effet, l’entreprise, à cause des TMS connaît une hausse de l’absentéisme, une augmentation des incidents et des accidents à cause de l’inattention causée par des capacités de réaction diminuées à cause de la fatigue, de la douleur ou de l’inconfort. Les employés perdent également en motivation.
Les objectifs de productivité de l’entreprise ne sont pas atteints dus à l’absence et au manque de motivation des employés.
L’entreprise subit également une rotation du personnel importante afin de remplacer les personnes atteintes de troubles musculosquelettiques, cela amène donc des frais de formation et également un temps d’adaptation au sein de l’entreprise, ce qui fait perdre du temps et perdre de vue les objectifs de productivité.
L’image de marque de l’entreprise est également touchée.
Ce que dit la loi
Plusieurs textes de loi sont à connaître par les employeurs car la législation française encadre la prévention et la protection des salariés en termes de santé et de sécurité au travail.
L’employeur doit prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité et la santé physique et mentale de ses employés. Les articles L 4121-1 à -5 du Code du Travail expliquent cela.
Les dispositions mises en place par l’employeur vont être les suivantes :
- actions de prévention des risques professionnels
- actions d’information et de formation
- mise en place d’une organisation et de moyens adaptés à la protection de la santé des salariés.
Attention, il est impératif de parvenir à l’effet à la suite de la mise en place de ces dispositions. Ce ne sont pas des mises en conformité. La France considère qu’il s’agit d’une obligation de sécurité.
Les 9 principes de prévention à respecter
Enoncés à l’article L.4121-2 du Code du travail, les neufs principes généraux de prévention sur lesquels doit s’appuyer l’employeur sont les suivants :
- Éviter les risques,
- Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités,
- Combattre les risques à la source,
- Adapter le travail à l’homme, notamment au niveau de la conception des postes de travail et du choix des équipements afin de limiter le travail monotone et le travail cadencé,
- Tenir compte de l’état d’évolution de la technique,
- Remplacer ce qui est dangereux par quelque chose de moins ou non dangereux,
- Planifier la prévention et y intégrer de façon cohérente la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants (risques liés au harcèlement moral et sexuel) et enfin les risques liés au agissements sexites,
- Prendre des mesures de protection collectives tout en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelles,
- Donner les bonnes instructions aux travailleurs.
Comme nous l’avons dit précédemment, pour prévenir les TMS, il faudra une bonne implication des personnels de l’entreprise, que ce soit l’employeur, les salariés, les représentants du personnel ou encore les personnels de santé.
Parfois, des services de prévention des risques professionnels peuvent entrer en jeu, comme par exemple les associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail, les caisses régionales d’assurance maladie, la caisse d’assurance retraite et de santé au travail (CARSAT) ou encore des organismes professionnels de prévention du BTP.
Les actions mises en place afin de prévenir les TMS peuvent être les 9 points dont nous avons parlé précédemment, mais également, les éléments suivants :
- l’instauration de micro-pauses afin de récupérer, l’amélioration de l’ambiance physique (éclairage, températures..)
- la diversification et la formulation claire d’objectifs, l’amélioration de la formation,
- l’adaptation des outils et des équipements afin de réduire les vibrations
- l’instauration d’un suivi médical renforcé.
Pour prévenir les troubles musculosquelettiques, vous devez également faire attention à votre posture. N’hésitez pas à changer de position et à bouger si cette dernière est trop inconfortable.